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L’importation privée de vins au Québec, ça existe vraiment?

Bières, Vins et Spiritueux

par: Johanne Depelteau

En fait, c’est illégal au Québec.

Tel que stipulé sur le site de la SAQ, la loi indique que seule la Société des alcools du Québec (SAQ) est autorisée à importer des boissons alcooliques. https://www.saq.com/content/SAQ/fr/a-propos/faire-affaire-avec-la-saq/particuliers.html

On devrait donc plutôt parler ici de commandes privées et non d’importation privée. 

Ce qui est privé c’est le choix du vin à importer qui est fait par un «privé», soit un individu ou une agence et non par un employé de l’État.  C’est la SAQ qui importe le vin, qui paie le producteur, qui assure le transport, la livraison et l’entreposage du produit.

Le rôle de l’agence en importation privée n’est donc pas d’importer le vin, mais plutôt de trouver des acheteurs pour la totalité des produits commandés.  La SAQ se réserve le droit d’imposer des frais d’entreposage si le vin ne s’écoule pas assez rapidement.

Tout doit donc passer par la SAQ qui se charge aussi de livrer le produit au client et prend également sa marge de profit en plus des taxes.

Le consommateur, le restaurateur — car ce sont surtout des restaurateurs qui achètent ces vins — peuvent ainsi obtenir des vins originaux, des vins de petits producteurs, des vins exclusifs. Il y a en importation privée un plus grand choix de vin bio et de vin nature. 

Et les agences spécialisées dans ce secteur veulent, depuis quelque temps, atteindre directement les consommateurs et ainsi offrir une plus grande diversité de produits, en volumes moindres, évidemment.

Toutefois, ces vins peuvent coûter plus cher en raison de la commission prise par l’agence et de la marge de profit que se réserve la SAQ.  Ils sont souvent de 10 à 15% plus chers que le même vin s’il venait à être vendu directement à la SAQ.

Il est également possible de se regrouper pour faire une commande privée auprès de la SAQ. On passe alors par le Service de commandes privées, version «particuliers» de la Société et non par une agence. Le groupe peut commander des caisses et se les partager à l’unité. On y précise que «l’organisateur ne peut vendre les produits aux membres du groupe d’achat». Le chef du groupe doit fournir la liste des noms et des adresses des acheteurs et la quantité commandée par chacun. La SAQ émet alors une facture à chacun des membres du groupe indiquant que le prix des produits a été acquitté par le chef du groupe. (Voir Politique de commande privée PDF).  Les frais de transport, de dédouanement, les taxes et frais de majoration de la SAQ sont ajoutés à la commande.

C’est donc un marché en pleine évolution et qui pourrait devenir intéressant pour le consommateur, surtout si on finit par permettre à ce dernier d’acheter à l’unité et non plus à la caisse et si on renseigne le public sur la qualité et la disponibilité de ces vins.