Du vin….mais quel type?
Par Johanne Depelteau
Vins bios, natures, biodynamiques, vegan
Ces étiquettes devraient nous éclairer dans notre choix avec des vins plus respectueux pour nous et pour l’environnement. Mais quelle est leur véritable valeur et que veulent-ils dire ?
Les vins biologiques
Pour la vinification, la réalité est un peu différente. La liste des produits autorisés reste assez proche des vins conventionnels. L’ajout de tanins provenant de fûts de bois, par exemple (À vérifier), de souffre ou de levures est autorisé. Un vin bio peut atteindre 100 mg/l de sulfites contre 160 pour les vins conventionnels.
Cela signifie que le viticulteur a fait le choix de cultiver ses raisins sans produits chimiques ni OGM. Le plus gros du travail se fait donc au niveau de la culture des vignes.
Les vins HVE
Ces trois lettres ne vous disent peut-être pas grand-chose, mais elles certifient la Haute Valeur Environnementale de l’exploitation. On ne parle pas ici du vin, mais de la qualité environnementale de l’écosystème où il est produit. Soucieux de l’environnement, le vigneron fait attention à la biodiversité, adapte son utilisation de fertilisants et pesticides.
L’agriculture raisonnée cherche à utiliser le plus possible les solutions naturelles. Le vigneron ne traite ses vignes contre certaines maladies que lorsqu’il n’y a pas d’autres solutions pour sauver la récolte. Il s’agit finalement d’un usage « intelligent » des pesticides, particulièrement dans les régions viticoles où le climat rend la conversion en bio plus difficile.
Les vins biodynamiques
Plus respectueux encore de la logique écologique, certains viticulteurs se sont inscrits dans la mouvance biodynamique, insufflée dans les années 1920 par Rudolf Steiner, un philosophe autrichien qui préconisait de ne pas utiliser d’engrais chimiques et de pesticides. L’objectif est de réduire la présence d’intrants, et aucun d’entre eux ne doit être chimique.
Les vignerons biodynamiques essaient de maintenir l’équilibre entre la plante et son environnement en préservant la vie du sol. Pour cela, ils préparent des « traitements homéopathiques » de plantes qu’ils infusent, dynamisent ou font macérer afin d’aider la vigne à se renforcer et à mieux se développer. Ils utilisent aussi le calendrier lunaire afin que la plante, le sol et les influences lunaires se combinent au mieux.
Les vins naturels, vivants, S.A.I.N.S
Les vignerons produisant du vin naturel poussent la démarche beaucoup plus loin, puisqu’en plus d’être en bio ou biodynamie, ils s’interdisent tout intrant à part éventuellement un peu de soufre à des doses homéopathiques. Leur but est de manipuler le vin le moins possible et de laisser faire la nature. Les vins ne sont notamment pas collés et sont donc végétaliens.
Il n’existe cependant pas de définition officielle et de certification pour les vins naturels. Le terme peut donc malheureusement être employé de manière abusive. Toutefois, les adhérents à l’Association des Vins Naturels (AVN) et aux vins Sans Aucun Intrant Ni Sulfite (S.A.I.N.S) s’engagent à respecter un cahier des charges.
Les vins végétaliens
Il s’agit par contre d’un vin qui ne contient pas de produits d’origine animale.
Cela signifie que le vin n’a pas été collé, c’est-à-dire « clarifié » par des méthodes traditionnelles. Généralement, le vigneron peut « nettoyer » son vin pour lui donner plus de limpidité grâce à du blanc d’œuf ou de la colle de poisson par exemple. Cela rend donc le vin impropre à la consommation pour les vegans.
Le vigneron peut recourir à une alternative végétale pour coller son vin avec de la « colle » de pois cassés par exemple. Il peut aussi décider de ne simplement pas coller son vin.